Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : mode d’emploi…

Mis à jour le 03/12/2025
A payer avant le 15 décembre, la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est un impôt versé aux collectivités locales. L’Angiil vous explique son mode d’emploi…
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est assise sur les seules valeurs locatives des biens utilisés à titre professionnel et passibles d’une taxe foncière.
Cotisation Fonciere des Entreprises : QUI PAYE ?
Toutes les sociétés et tous les entrepreneurs individuels qui exercent une activité non-salariée doivent payer la CFE. Leur statut juridique, la nature de leur activité, leur régime d’imposition et leur nationalité n’ont aucune importance. Ainsi, sont concernés :
- les professionnels de santé libéraux titulaires, collaborateurs ou remplaçants, soumis au régime fiscal de la déclaration 2035 ou en micro-BNC
- mais aussi les SCP, SCI, SCM, Selarl…
Toutes les activités sont concernées par la CFE : seul compte le fait qu’elle soit exercée en France. Toutefois, des exonérations sont possibles. Ainsi, certaines sont prévues par la Loi, tandis que d’autres sont rendues possibles par délibération de conseil municipal ou communautaire…
Cfe : des exonerations prevues au niveau national
Ainsi, d’abord, toutes les entreprises nouvelles ne sont pas soumises à la CFE l’année de leur création. Autrement dit si votre installation en tant que soignant libéral date de 2025, vous n’avez pas à payer la CFE. Par contre, il vous faudra quand même faire une déclaration (voir encadré ci-dessous).
De surcroît, sont également exonérés :
- tous les professionnels dont les recettes n’excèdent pas 5 000 € dans l’année
- les sage-femmes et garde-malades personnes physiques (sauf s’ils relèvent de la profession d’infirmière) et non les sociétés au sein desquelles ils exercent leur activité
- les soignants libéraux ouvrant un cabinet secondaire dans un désert médical ou dans une commune de moins de 2000 habitants
- les biens des communautés professionnelles territoriales de santé, lorsque leur projet de santé est validé
- les professionnels exonérés d’impôt sur le revenu et sociétés exonérées d’impôt sur les sociétés implantées dans un bassin urbain à dynamiser (BUD) et créés entre le 01/01/2018 et le 31/12/2026
- les professionnels exonérés d’impôt sur le revenu et sociétés exonérées d’impôt sur les sociétés implantées dans une zone de développement prioritaire (ZDP) et créés entre le 01/01/2019 et le 31/12/2026
Dans ces deux derniers cas, l’exonération est limitée à 7 ans.
… ET D’autres exonerations, renduES possibles localement
De leur côté, les communes et établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent aussi décider par délibération d’élargir le champ des exonérations de CFE.
C’est ainsi le cas pour :
- les soignants libéraux établis dans une commune de moins de 2 000 habitants
- les activités installées dans l’une des Zones France Ruralités Revitalisation
- les paramédicaux ayant leur cabinet secondaire installé dans une zone ZFRR ou caractérisée par une offre de soins insuffisante (zones très sous-dotées)
D’autres exonérations sont également possibles. C’est ainsi le cas pour les professionnels dont le cabinet est situé en quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), zone d’aide à finalité régionale (ZAFR), Zones Franches Urbaines (ZFU)… Enfin, en Corse, outre les exonérations habituelles, il existe une réduction de la valeur locative retenue dans la base d’imposition de 25 %.
CFE : procedure d’exoneration, MODE DE CALCUL ET PAIEMENT
Toutes les exonérations doivent faire l’objet d’une demande via une déclaration n°1447-M-SD (dite déclaration modificative) à adresser au service des impôts des entreprises (SIE) dont vous dépendez. Cette même déclaration est à envoyer également en cas de transformation des locaux (changement de surface par exemple), mais aussi lors de la cessation d’activité.
Le montant de la CFE résulte alors de la multiplication de deux éléments :
- la valeur locative des biens immobiliers passibles de la taxe foncière que vous avez utilisés pour exercer votre activité au cours de l’année de référence (N-2)
- et le taux de la CFE en vigueur dans votre commune.
Pour calculer la CFE due au titre de 2025, il faut donc prendre en compte les biens utilisés par votre entreprise en 2023.
Reste qu’en cas de faible valeur locative, la CFE prend la forme d’une cotisation forfaitaire qui varie selon le chiffre d’affaires ou de recettes réalisé en N-2. C’est également le cas si votre cabinet est domicilié fiscalement au lieu de votre habitation. En 2025, la cotisation minimale de CFE est ainsi comprise entre 243 € et 7533 € selon le chiffre d’affaires réalisé et la commune d’implantation.
Côté paiement, la CFE se règle uniquement de façon dématérialisée. Mais attention ! Aucun envoi postal et parfois même aucun mail ne vous avertit du règlement à effectuer ! Vous devez donc vous rendre sur votre espace professionnel sur impots.gouv.fr, consulter votre avis de CFE et payer avant le 15 décembre. Des possibilités de paiement par prélèvement (mensuel ou à échéance) sont également prévues.
Nouveaux installés : déclarez !
La CFE n’est pas due la première année d’exercice. Mais il vous revient de déposer une déclaration 1447-C avant le 31 décembre 2025 afin que les éléments d’imposition soient établis pour l’année suivante. Conformément à son habitude d’accompagnement des soignants libéraux, l’Angiil est là pour vous aider dans cette démarche : un article est ainsi dédié à ce sujet sur ce site. Et nos experts sont toujours là pour vous !
Installés de 2024 : attention à la proratisation des recettes !
Vous avez créée votre activité en 2024. Et vous venez de recevoir en ce mois de décembre 2025 votre premier avis de CFE à payer. Et vous êtes peut-être surpris du montant à régler… En cause, sans doute : la proratisation sur 12 mois de vos recettes, à laquelle vous ne vous étiez pas préparés. En effet, si votre installation date de juin 2024 et que vous avez déclaré 20 000 € de recettes en 2024, le fisc considérera que votre chiffre d’affaires sur 12 mois s’élève à 40 000 €. Comment ? Via le calcul ci-après : 20 000€ / 6 mois = 3333 € par mois. Puis 3333 € x 12 = 40 000 € car on multiplie par 12 pour avoir un chiffre d’annuel annuel. Du coup, votre tranche d’imposition de CFE correspond à 40 000 € et non à 20 000 €…
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