Déficit de la Sécu : 60 propositions de l’Assurance Maladie pour l’enrayer…
Dans son rapport « charges et produits », l’Assurance Maladie fait 60 propositions pour l’année 2026 et, même, à horizon 2036. But : enrayer le déficit de la Sécu (-13,8 Mds€ en 2024, estimation de -19,4 Mds€ en 2029). Les 60 propositions listées se regroupent sous 3 thèmes différents. Le premier est le renforcement de la prévention avec : augmentation des dépistages (cancers, hypertension artérielle, troubles visuels et du langage pour les enfants de maternelle…) ; élévation de la couverture vaccinale ; détection plus rapide des signes de détresse psychique via la formation de 1 million de secouristes en santé mentale ; création d’une « fiscalité comportementale » avec augmentation de la TVA sur les catégories de produits les plus nocifs pour la santé ; et réintroduction de la limitation d’achats transfrontaliers de tabac. La deuxième salve de propositions a pour objet de repenser l’organisation des soins. Ainsi, l’Assurance Maladie prêche pour une gestion des sorties d’hospitalisation par les CPTS, la création de nouveaux métiers de « référents de parcours ou d’Ide de coordination médicale et administrative », mais aussi le recours à des Ide psy pour coordonner le parcours des patients psy. Reste que dans ce domaine, la proposition la plus forte de l’Assurance Maladie consiste en une révision du dispositif ALD (affection longue durée) avec gestion plus dynamique de l’entrée et de la sortie dans le dispositif via réévaluation régulière de l’exonération pour les personnes en voie de guérison ou rémission par exemple. Enfin, et surtout, l’Assurance Maladie veut instaurer une politique du « juste soin au juste coût ». Ce qui implique de : réguler les dépassements d’honoraires ; revoir le prix des médicaments en fonction de leur réel intérêt ; limiter la prescription d’arrêt de travail à 15 jours en ville ; faire évoluer de manière plus réactive la tarification des actes et forfaits des professionnels libéraux ; améliorer la régulation territoriale des professionnels libéraux avec, notamment, extension des zones sur-denses pour les Idels et instauration d’une règle de 2 départs pour 1 installation en zone très sur-dotée. Enfin, il est question aussi d’obliger les médecins généralistes à passer par une plateforme de commande de transport médical gérée par l’Assurance Maladie ; de baisser les tarifs des actes en cas d’absence d’alimentation du DMP par le professionnel ; et, bien sûr, d’intensifier la lutte contre la fraude. Pour en savoir davantage,